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Comment mettre sur pied une organisation pour personnes handicapées

Introduction

Voici un guide destiné aux étudiants handicapés qui souhaitent organiser un groupe d'étudiants « à la base ». Le guide explique aussi comment utiliser les ressources de l'Association nationale des étudiants handicapés au niveau postsecondaire (NEADS). À l'heure actuelle, le réseau de NEADS compte quelque 40 groupes et comités universitaires pour les étudiants handicapés au niveau postsecondaire.

Comme on pourrait s'y attendre, il n'y a pas de formule magique qui puisse aider celui qui veut mettre sur pied ou diriger un groupement de personnes handicapées en milieu universitaire. Pour fonder une telle organisation, il faut réfléchir attentivement aux besoins et aux préoccupations des personnes handicapées qui fréquentent l'établissement postsecondaire. N'oubliez pas que chaque école est un environnement unique. Le mandat de l'organisation doit convenir aux besoins du corps étudiant. Par ailleurs, l'environnement se définit notamment à l'engagement de l'établissement à l'égard des personnes handicapées.

Former un groupe

Une bonne organisation est l'ingrédient premier de la recette. Au départ, il suffit de quelques personnes prêtes à vraiment se dévouer à la cause. La difficulté que peuvent connaître ces personnes au début tient pour une bonne part aux attitudes et au degré de conscientisation des gens de la cité universitaire.

« Nous avons réalisé il y a deux ans une vérification de l'accessibilité qui a débouché sur un plan quinquennal visant à régler les problèmes cernés dans le contexte de la vérification. » (Responsable des services d'une université, Colombie-Britannique, projet d'approche nationale à l'égard des services)

Pour qui souhaite mettre sur pied un groupe, la première étape consiste à trouver un nom. Le nom que vous choisirez de donner à votre organisation servira à l'identifier et à mettre en valeur les objectifs du groupe. Ainsi, les gens devraient associer les objectifs et les buts du groupe au nom qui a été choisi. En déterminant les buts et les objectifs de l'organisation, les responsables détermineront les secteurs d'intérêt de ses membres. Si les orientations peuvent varier au fil du temps, il faut savoir ce que le groupe représente collectivement. Notez tout pour demeurer uniforme. C'est ce qui deviendra la charte de l'association. Autrement dit, son mandat mis par écrit.

Le mandat est essentiel pour que l'organisation soit reconnue. L'établissement des buts et des objectifs met en place un cadre à l'intérieur duquel on peut fonctionner. Vos buts et vos objectifs devraient porter sur l'accessibilité à long terme à l'établissement scolaire que vous fréquentez et tenir compte des préoccupations soulevées par les membres du groupe. De cette façon, le groupe peut continuer à s'y attacher au fil du temps. Par exemple, si l'accès des lieux pour les personnes en fauteuil roulant pose des difficultés sur le campus que vous fréquentez, l'élimination des obstacles physiques pourrait être la raison d'être de votre groupe. Les étudiants sourds ou malentendants n'ont peut-être pas accès à des services d'interprétation adéquats en salle de classe. Si c'est le cas, votre organisation peut envisager d'en faire l'élément central d'une campagne pour l'amélioration de l'accessibilité. Ce ne sont là que deux exemples de situations auxquelles votre groupe peut travailler. En même temps, vous n'avez pas à vous concentrer sur les besoins d'un groupe particulier de personnes handicapées pour décider des visées à long terme de l'organisation. Un regroupement d'étudiants handicapés peut être aussi diversifié du point de vue des buts et des objectifs que les membres qu'il représente.

Structure de fonctionnement

Pour établir la structure de fonctionnement de votre groupe d'étudiants, il faut d'abord établir un ensemble de règles régissant les activités du groupe. Au tout début, une structure de direction dans les formes n'est pas forcément nécessaire. En même temps, il est essentiel de s'assurer que les membres élus du conseil sont bien conscients des questions relatives aux déficiences. Par ailleurs, la charte écrite devrait garantir l'emprise du consommateur sur les activités du groupe. Si vous choisissez de constituer un conseil d'administration, essayez de vous en tenir à la démarche la plus simple possible.

« Nous n'avons pas de services de soutien assumés par les étudiants, pour les étudiants handicapés, ni encore de groupes consultatifs d'étudiants. Nous avons essayé cela par le passé, mais nous n'avons jamais pu obtenir que les étudiants assistent régulièrement aux séances. Nous n'avons pas de représentant des étudiants au sein de nos groupes consultatifs. » (Étudiant, Collège Algonquin, Ontario, projet d'approche nationale à l'égard des services)

Une bonne façon de donner une certaine permanence à l'organisation consiste à garantir qu'il y a des mécanismes pour soutenir le groupe au fil du temps. Pour ce faire, on peut s'affilier au syndicat étudiant. Chaque syndicat étudiant compte des règles et procédures qu'il faut respecter en matière d'affiliation, et vous devrez démontrer la nécessité de votre organisation. Toutefois, si vous êtes en mesure de démontrer que les étudiants handicapés veulent d'une telle organisation et qu'ils veulent y jouer un rôle actif, un groupement de personnes handicapées peut en arriver au même profil et à la même influence qu'un centre pour femmes ou un centre pour étudiants étrangers. De même, le parrainage de votre association étudiante peut vous permettre d'obtenir un petit budget pour les activités courantes.

La création d'un centre des opérations permanent, par exemple un bureau bien en vue sur le campus, est tout aussi importante. Si vous vous aménagez un bureau, les gens sauront où vous trouver. De nombreux groupes utilisent le bureau des services pour personnes handicapées comme point de contact. Cela convient, mais il peut être difficile de garder son autonomie si on partage les locaux avec un autre centre, particulièrement un centre qui est affilié à votre administration de campus.

Services et défense des droits

Un groupement d'étudiants handicapés peut fournir ou ne pas fournir des services. Par exemple, un tel groupe décide souvent de n'avoir qu'une visée sociale. Tout de même, votre organisation peut souhaiter fournir des services particuliers pour répondre aux besoins de ses membres. Voici certains des services qu'un tel groupe peut fournir :

  1. Un service d'entraide entre pairs pour les étudiants handicapés :
    Dans le contexte du service d'entraide entre pairs, on peut organiser des ateliers d'orientation à l'intention des étudiants de première année. Le bureau des services aux personnes handicapées de votre école offre peut-être une forme d'orientation, mais ce service laisse souvent de côté des renseignements importants que peuvent seulement fournir d'autres étudiants handicapés. L'entraide entre pairs peut être un élément permanent des activités de votre groupe et englober toutes les facettes de l'expérience scolaire et sociale de vos membres.
  2. Un centre d'information ou de ressources pour les étudiants intéressés :
    Un bon point de départ serait de mettre sur pied une bibliothèque d'ouvrages concernant les handicaps. L'ensemble des ressources du groupe peut être prêté à la cité universitaire ou n'être consultable que sur les lieux mêmes. Le fait de mettre à la disposition des étudiants et du personnel des magazines, des livres et divers écrits sur le sujet servira à les informer et à les éclairer.
  3. Un centre sans rendez-vous, lieu de réunion où services et mesures de soutien sont offerts :
    Au centre en question, vous pourriez fournir les services dont ont besoin les étudiants handicapés : un coin tranquille, des privilèges de photocopie, des leçons particulières données par des pairs, la prise de notes, un ATS pour la communication avec des personnes sourdes ou malentendantes. Le centre sans rendez-vous peut aussi organiser des activités de sensibilisation auprès de la population universitaire
  4. Un réseau de défense et d'entraide des étudiants handicapés :
    Le fait de prendre en charge la défense des droits des membres dans l'environnement postsecondaire est un élément crucial de l'efficacité du groupe. Le groupe peut décider de préconiser des projets, des services et des programmes particuliers, pour rendre l'environnement scolaire plus accessible. Une partie de cette fonction pourrait consister à mettre en branle des projets de souscription de fonds. Les membres peuvent aussi décider de faire connaître à l'ensemble de la population étudiante la position de l'organisation concernant les questions relatives aux personnes handicapées. Ce genre d'activité exposera l'organisation à d'autres groupes animés de sentiments semblables, qui peuvent devenir des alliés.

Membres

Ce ne sont pas forcément les seules personnes handicapées qui peuvent appartenir au groupe. Cela peut rendre plus difficile la tâche qui consiste à établir des appuis à l'égard de l'organisation. La restriction des critères d'admissibilité peut projeter une image défavorable. Cela peut même nuire, plutôt que d'aider une organisation nouvelle, surtout une organisation qui fait valoir les droits d'un groupe désigné. Si tous les étudiants peuvent se joindre au groupe, vous élargissez votre cercle d'influence dans la cité universitaire, ce qui encourage l'intégration et sert à dissiper les mythes concernant les personnes handicapées.

Le DRC (Disability Resource Centre) encourage les étudiants à défendre eux-mêmes leurs droits. Je le fais moi-même. Toutefois, il n'y a pas de colloque ni de cours sur l'autodéfense de ses droits, et certains sont mal à l'aise à l'idée de faire cela. Il vaudrait mieux enseigner aux étudiants comment défendre leurs points de vue, plutôt que de leur dire simplement de se défendre. (Étudiant d'une université, Colombie-Britannique, projet d'approche nationale à l'égard des services)

Toutefois, vos membres devraient s'assurer que les étudiants handicapés contrôlent le mandat et les activités de l'organisation. La meilleure façon de garder le cap sur l'orientation « consommateur » du groupe et de s'assurer que celui-ci répond aux objectifs de ses membres handicapés consiste à confier aux étudiants handicapés les principales fonctions décisionnelles. De cette façon, l'organisation est une excellente tribune pour l'éducation individuelle, sans que la perspective du consommateur ne soit laissée pour compte. Vous pouvez choisir de décrire votre organisation, au moment d'essayer de recruter des membres, comme un groupe qui offre aux étudiants handicapés et aux autres aussi l'occasion d'en apprendre dans un contexte informel.

Il importe de reconnaître que le modèle mixte qui vient d'être proposé, c'est-à-dire celui qui permet de réunir les personnes handicapées et les personnes physiquement aptes, n'est pas le seul. Il n'est même pas forcément celui qui convient le mieux à toutes les situations. Le modèle « consommateurs seulement » - cela veut dire que seuls les étudiants handicapés font partie du groupe - peut donner un organisme très efficace. Cette forme d'organisation peut créer une situation où les étudiants handicapés sont plus à l'aise lorsque vient le temps de soulever des questions et des préoccupations. Cela est peut-être aussi efficace pour qui traite avec une cité universitaire extrêmement inaccessible, qui résiste aux changements positifs.

Personnes-ressources sur le campus

Pour être efficace, une nouvelle organisation devrait établir des liens, sur le campus, avec l'association étudiante et l'organisme administratif responsable de la vie étudiante.

La plupart des écoles comptent un responsable des aménagements à l'intention des étudiants handicapés. Suivant l'université ou le collège dont il est question, il peut y avoir un bureau qui est chargé exclusivement de cette tâche. Quelle que soit la structure adoptée, il importe d'établir des liens de travail avec les principaux membres de votre administration universitaire responsable des questions touchant les étudiants handicapés. Il est essentiel que les étudiants handicapés sachent jusqu'à quel point leur école s'engage à maintenir la qualité de l'éducation et la qualité de vie offertes aux étudiants handicapés. Cela suppose une connaissance approfondie des politiques et des programmes offerts sur le campus, qui auront une incidence sur les aménagements fournis.

« Notre comité d'équité signale à tous les départements intéressés les questions qui préoccupent les étudiants handicapés et fait des pressions pour que les problèmes soient réglés. » (Étudiant, Confederation Collège, Ontario, projet d'approche nationale à l'égard des services)

Par exemple, votre groupe peut faire partie d'un comité qui examine la question de l'accessibilité sur le campus. Dans les cas où il n'y a pas de comité du genre, le groupe devrait en préconiser l'existence. Dans l'intervalle, vous devriez continuer à travailler pour conscientiser les gens aux questions intéressant les personnes handicapées par d'autres moyens, y compris le journal universitaire, la radio et, bien sûr, les bonnes vieilles lettres. Un groupe de défense des étudiants handicapés peut aussi faire représenter activement les étudiants handicapés pour ce qui touche les travaux de construction et de conception des bâtiments. L'évaluation de l'accessibilité physique des lieux et des services aux personnes handicapées à votre école peut relever du mandat de votre groupe. Il importe de cultiver des liens à cet égard pour faire connaître dans l'ensemble de la cité universitaire les préoccupations touchant les étudiants handicapés.

Certains syndicats d'étudiants ne considèrent pas toujours comme cruciales les questions touchant les personnes handicapées ; par conséquent, il appartient à votre groupe de changer les choses. Faites de ces questions une priorité en les inscrivant au programme au moment des élections. Liez connaissance avec les membres de votre conseil une fois qu'ils sont élus. Signalez-leur les enjeux et forcez-les à vous écouter. N'oubliez pas : un membre de votre organisation peut chercher à se faire élire à l'association des étudiants ; cela permettrait que les étudiants handicapés soient bien représentés sur le campus.

Notre politique sénatoriale fonctionne très bien et a le soutien quasi unanime des enseignants et du personnel administratif. Elle prévoit des aménagements individualisés. (Responsable des services d'une université, Manitoba, projet d'approche nationale à l'égard des services)

Mis à part les services aux étudiants handicapés et votre association des étudiants, il est à conseiller aussi de faire connaître les questions concernant les personnes handicapées dans d'autres secteurs de votre établissement collégial ou universitaire. Il importe d'améliorer le contexte général dans lequel vos membres étudient. Cela fera que les étudiants handicapés pourront mieux poursuivre leurs études, du fait d'une ségrégation et d'obstacles amoindris.

Ce genre de conscientisation finira par rejoindre d'autres secteurs de services dans la cité universitaire, et les forcera à déterminer s'ils sont accessibles aux étudiants handicapés. La conscientisation sert à éduquer le corps professoral, donnant aux enseignants une meilleure compréhension des conséquences des handicaps et les rendant encore plus sensibles aux situations où des aménagements particuliers s'imposent. De ce fait, le corps professoral sera préparé et davantage prêt à intervenir comme il se doit lorsque des étudiants handicapés demandent des aménagements. Au fur et à mesure que les gens apprennent à connaître le groupe, l'intérêt porté aux questions que vous soulevez ira en s'accroissant, tout comme le nombre de vos membres. Le fait d'établir votre groupe en tant que ressource précieuse sur le campus ne peut que vous aider.

L'idée de cultiver de bonnes relations de travail, c'est bien beau, mais ce n'est pas toujours possible. Vous pouvez faire face à de la résistance de la part de l'administration de l'école. Ne paraissez pas antagoniste, mainfestez toujours la volonté de travailler en équipe. De même, les membres de l'association des étudiants peuvent conclure sans s'y attarder que votre organisation, dans le fond, n'est pas importante. Ne les lâchez pas. C'est la seule façon de changer leur mentalité.

Relations hors campus

Il importe d'être en communication avec des organisations de personnes handicapées hors campus. Cela permet à votre groupe de connaître les questions auxquelles font face les personnes handicapées dans la ville où vous étudiez. La création d'un réseau avec les autres groupes facilite l'échange d'idées. Ce réseau peut inclure des groupes des établissements universitaires et collégiaux de différentes régions du pays. En outre, le fait de communiquer avec des organisations animées des mêmes idées ne peut qu'aider votre cause et accroître l'efficacité de votre travail. Le même principe s'applique aux autres organisations de la collectivité ; le fait d'établir le groupe comme ressource vitale servira à améliorer son profil au-delà du seul campus.

Autres idées:

  • Advocacy the Process: Active Living Alliance, gouvernement du Canada, Santé et Sport amateur Canada, 1998.
  • Changing Their Minds: A Primer for Student Activists, University Relations Office, Simon Fraser Student Society, 1992.
  • Organizing Back Home, April d'Aubin, Coalition des organisations provinciales, Ombudsman des handicapés, juillet 1988.
  • Répertoire des associations étudiantes - 1997-1998, Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Ottawa (Ontario), août 1998.
  • Taking Action: A Guide to Successful Organizing and Advocacy in a Post-Secondary Enrivonment for Students with Disabilities, British-Columbia Educational Association of Disabled Students, Vancouver (Colombie-Britannique), 1993



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